« Ma trisomie m'empêche de devenir le jeune homme que je voudrais être. Je suis le seul comme ça dans ma famille et je n'arrive pas à l'accepter. » En ces termes empreints de lucidité, Robin Sevette, 28 ans, fait partie de ces jeunes trisomiques filmés par Laurent Boileau dans son film documentaire J'irai décrocher la lune*. A Arras, des parents d'enfants porteurs de trisomie 21 se sont fixé comme objectifs de développer des parcours de vie, scolaires, professionnels et résidentiels totalement intégrés en milieu ordinaire. Mais quand on observe Robin, Stéphanie, Gilles-Emmanuel ou Elise, l'autonomie est une belle chose, mais ne s'acquiert pas du jour au lendemain. Les doutes mélangés à de fortes émotions assaillent ces jeunes. En témoigne l'impossibilité pour Gilles-Emmanuel d'annoncer au téléphone à ses parents la nouvelle formidable qu'il vient d'apprendre, une embauche dans l'association Down Up. Face à eux, il sera plus en confiance pour s'exprimer. Les repères pour ces personnes handicapées apparaissent nécessaires et ne seront lâchés qu'au compte-gouttes pour pouvoir se mesurer peu à peu à plus d'autonomie. Autre exemple, Elise au bout de plusieurs années, parvient à s'autonomiser et à se socialiser pleinement dans son travail entre une crèche et une école. Mais refuse de dormir seule à l'appartement la nuit sans sa maman. Et comme le dit le réalisateur, « leurs témoignages de vie interrogent notre rapport à la différence et à la fragilité. Faut-il les considérer comme tout le monde ? Peut-être devrions-nous plutôt nous considérer comme eux. »
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Le film devait sortir le 18 mars, mais sa sortie a été reportée à cause du premier confinement. DVD